Archives de Tag: vieillesse

« A bas les bisous » de Thomas Gornet

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A bas les bisous

Thomas Gornet

Illustrations d’Aurore Petit

Editions du Rouergue – Collection ZigZag

Voilà un joli petit roman comme on les aime, traitant des sentiments, des émotions et des conventions, avec sensibilité et intelligence. Kaï, du haut de ses neuf ans, se sent maintenant suffisamment grand pour se passer de toutes ces démonstrations si gênantes de l’affection de ses proches. Son anniversaire lui donne l’occasion d’affirmer avec fermeté: C’est terminé, les bisous !  Enfin finis, ces câlins collants et ces baisers mouillés dégoûtants. Quel soulagement ! Mais confronté au chagrin d’un ami, quand les mots vous manquent pour le consoler, ces manifestations de tendresse sont parfois irremplaçables. Un bisou, face à un évènement aussi brutal et incompréhensible que la mort, ça parait bien peu de chose. Et pourtant…

Thomas Gornet décrit avec beaucoup de justesse la pudeur des sentiments, dans cette période charnière où l’on voudrait tellement sortir de l’enfance sans posséder pour autant le contrôle de ses émotions. Par petites touches intimistes, dans un récit très simple et facilement accessible, il aborde ici des sujets aussi graves que le deuil ou la vieillesse, inscrivant l’enfance dans la vie quotidienne avec ses drames et sa complexité. La narration à la première personne permet de partager intimement le cheminement intérieur du jeune Kaï, son trouble, son désarroi et ses contradictions, et les réflexions humoristiques qui émaillent régulièrement ses observations allègent avec bonheur les situations auxquelles il est confronté. Les illustrations d’Aurore Petit, en beaux à plats grisés, accompagnent agréablement ce texte dont la fin est absolument bouleversante.

Marie H.

« La mémoire aux oiseaux » d’Ingrid Chabbert et Soufie

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La mémoire aux oiseaux

d’Ingrid Chabbert, illustrations de Soufie

Ed Des ronds dans l’O, 2012.

Voilà une très belle grand-mère. Elle a une robe de chambre rose assortie à ses pantoufles, oui mais elle sort avec. Elle ne le fait pas exprès, elle oublie. Elle oublie le prénom de sa fille, de son petit-fils et cela le rend triste. C’est lui le narrateur, avec sa voix et son vocabulaire d’enfant. Il raconte que la mémoire fait défaut à cette grand-mère qu’il aime tant. Cette situation le rend triste et encore plus triste quand il s’aperçoit que sa grand-mère l’est aussi. Alors toute la famille prend soin d’elle.

Ingrid Chabbert réussit à travers cette histoire courte et facile à sensibiliser le jeune lecteur sur la perte de mémoire, la maladie d’Alzheimer qui touchent beaucoup de personnes. Avec beaucoup de sensibilité, de tendresse et d’humour elle aborde le sujet de la maladie dans cet album destiné aux plus jeunes. L’auteure arrive à faire ressortir de manière très claire l’attitude bienveillante des enfants et leur attirance vers les personnes âgées. Elle délivre un message sur les rapports intergénérationnels.

Soufie renforce et complète la narration avec des illustrations courbes, rondes aux couleurs douces et pastels. Les attitudes sont justes, les mouvements adaptés à la situation et à l’âge des personnages, le trait est précis.

Cette histoire fera écho à de nombreuses personnes, aux plus jeunes comme à leurs parents et pour tout cela je donne un gros coeur à cette note de lecture.

Thierry B.

« Une histoire à vieillir debout » de Carole Prieur

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Une histoire à vieillir debout

Carole Prieur

Ed Oskar jeunesse

Lou est une adolescente qui vit seule avec sa mère. Un jour elle la découvre dans tous ces états, le grand-père a fait une fugue, il s’est échappé de la maison de retraite ! Il a fugué car il ne supportait pas cette « prison dorée ». Lou décide de partir à sa recherche à l’insu de sa mère. Elle part avec une camarade qu’elle va apprendre à mieux connaître durant leur périple. Carole Prieur  joue sur les sentiments et la rencontre entre les générations; Mère – fille / Grand-père – petite fille. L’auteur a une approche très fine des relations entre ces générations par rapport  à ce que chacun des personnages peut vivre et ressentir à ce moment de son existence. Ce parcours initiatique est beau, bien écrit et le thème me fait penser au roman de Fabrice Vigne  « les giêtes » aux éditions Thierry Magnier.

Thierry B.