Film d’animation américain de Shane Acker, 75mn
Sorti en France en août 2009
Numéro 9 s’éveille à la conscience, seul dans un univers dévasté. Petite poupée de toile grossière et rugueuse aux grands yeux émouvants, il part à la recherche d’autres survivants. Il découvre rapidement qu’il est le dernier né d’une petite communauté, terrée dans les décombres et tentant de survivre à des machines terrifiantes qui les pourchassent avec acharnement. Curieux et téméraire, il va tenter de convaincre ses huit congénères de quitter leur abri pour résister. Il cherche surtout à comprendre le sens de la mission dont il se sent investi dans ce monde en ruines, ravagé par la folie des hommes et livré au contrôle de mécaniques sans âmes.
Visuellement superbe, ce film dépeint un univers apocalyptique très proche de T4 (pour les non initiés, Renaissance, le quatrième et incontestablement meilleur film de la série Terminator), univers d’ailleurs assez violent pour qu’on le réserve aux plus de 10 ans. Les machines auxquelles ces petits êtres de chiffon tentent d’échapper sont absolument cauchemardesques. Plus de la moitié d’entre eux n’y survivront pas et leur exécution, très impressionnante, peut légitimement bouleverser les âmes sensibles. Mais il serait dommage que les plus grands passent à coté de ce film. Malgré la noirceur du dénouement qui laisse peu d’espoir, il offre de multiples pistes de réflexion sur des sujets très actuels comme les risques d’une course aveugle au progrès ou des liaisons dangereuses entre pouvoir et science.
Certains grincheux ont trouvé le scénario simpliste, regrettant de trop nombreux clichés et un niveau mal ciblé, trop sombre pour les enfants, pas assez approfondi pour les adultes.
Plus que de clichés, il s’agit de références, la science-fiction recyclant sans relâche ses trouvailles les plus réussies dans un grand réservoir commun en perpétuelle évolution. Je fais partie des spectateurs qui se sont laissés emporter sans restriction aucune par l’atmosphère crépusculaire de l’image, l’efficacité d’effets spéciaux époustouflants et la beauté des décors. Et bouleverser, aussi, par ces drôles de petites créatures maladroites, ingénieuses, fragiles, touchantes et tellement humaines.
Marie H.