Les fragiles
Editions Sarbacane, collection Exprim, 2016.
« Les fragiles » est le premier « Exprim » de Cécile Roumiguière. Une première réussie. L’auteure a eu l’idée de cette histoire lors d’une rencontre avec une classe. Un élève lui affirme clairement, « Mais moi, mon papa, il est raciste« . Le roman est construit chronologiquement sur le flashback du jour J, alternant des chapitres d’années antérieures. Cette construction peut surprendre et donne du rythme au récit.
C’est l’histoire de Drew, un garçon fragile, qui vit avec le poids d’un père raciste, entouré d’une mère maltraitée, d’une grand-mère excentrique et de Sky, son amie. Drew est un garçon brillant et bon élève, il se déprécie constamment pour plaire à son père. Ce dernier veut un fils à son image, viril, brutal, manuel, bref à l’image d’une caricature. Hors Drew est fragile. Fragile et fort pour plaire à son père, pour surmonter les obstacles de ses aventures, les épreuves de sa vie.
Cécile Roumiguière glisse de la fragilité dans tous les personnages du roman. Personne n’échappe à sa fragilité, y compris Cédric, le père de Drew. Les fragiles, c’est aussi l’utilisation d’un vocabulaire « fragile » dans les descriptions des attitudes, les sentiments des personnages, les paroles qu’ils emploient.
Les fragiles, à lire brutalement ou avec délicatesse, certainement avec beaucoup d’attention.
Thierry B.