Tenir tête à l’orage
Thomas Vinau
Ed Net B, 2010
De petits instantanés poétiques. Des mots. Nés du silence. Saisis au vol. Suspendus dans la page. Des mots qui parlent « une langue de pluie, une langue de faine, de lichen, de nuage. », et qui apprennent « la minuscule musique de la lumière. » On est là dans la poésie quotidienne, du quotidien. Celle qui fait feu de tout bois y compris les brindilles et les copeaux. Une question de regard. Le poète ici est un explorateur du minuscule. Thomas Vinau donne sens à l’aventure du jour aussi banale semble-t-elle être. Il tient tête à l’orage avec ses petits moyens du bord et c’est déjà ça ! non ?
Les yeux assis sur la plage
Romain Fustier
Ed de l’Atlantique, 2010
Des textes carrés. Neuf lignes. La mer. La plage. Une femme. Et le poète pour que tout ceci devienne vivant. Aimant. Palpitant de vie. le regard du poète qui donne à voir. Qui donne vie. Qui aime. Et s’étonne.
Une première partie au Languedoc, une seconde bretonne. Des ambiances différentes. Le même amour. L’immensité. La respiration des bleus. Et le désir de l’eau. Celui de nager. Comme au premier matin du monde… Un livre paisible et joyeux.
Sang et broussailles
Jean-Michel Bongiraud
Ed Rafaël de Surtis, 2010
Le recueil s’ouvre sur une première suite intitulée Voix et sentiers. Ces deux mots traversent les courts poèmes comme des points d’appui pour la voix et les textes. Comme toujours chez Bongiraud c’est très construit mais tout ce travail d’écriture s’efface devant les interrogations qui jalonnent l’ensemble et la voix du poète : « Ma voix est un chuchotement d’atomes »
deuxième partie : Sang et broussailles. Là aussi les deux mots jalonnent l’ensemble. Une suite au ton soutenu, la voix est tendue et s’interroge sur sa présence au monde et sa résistance à tout ce qui assassine Mozart « quel sang attise ma langue pour me convaincre de ne pas abdiquer » j’aime cette résistance et sa détermination.
Troisième élan : Mains et feuillage. Le ton s’apaise. Le questionnement existentiel se resserre autour de l’aventure humaine : je vis, je meurs. « ma main s’imprègne du feuillage et ma vie, du trouble de la mort » tandis que la Terre poursuit sa ronde… le poète tente de sauver quelques traces de sa présence par l’écriture… il se dissout, connaît l’inéluctable mais « que puis-je craindre de la vie »
belle méditation ! très belle !
Patrick Joquel
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