Archives de Tag: Poésie

« C’est quoi l’amour » de Davide Cali

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C’est quoi l’amour ?

Davide Cali, Illustratrions d’Anna Laura Cantone

Ed Sarbacane, janvier 2011

Un album mêlant avec justesse la poésie et l’humour. Emma décide de demander à sa famille ce que c’est que l’amour. Entre une maman fleur bleue, un papa fan de foot, un papi collectionneur de petites voitures et une mamie gâteau, la petit fille tente de se faire une image de ce qui n’est rien moins que le plus grand mystère de l’humanité…jusqu’à ce que l’amour lui-même frappe à sa porte avec son copain Mathis qui arrive à l’improviste et partage son bout de gâteau.

Un thème on ne peut plus universel et énigmatique traité de façon poétique et philosophique par Davide Cali et mis en couleur de façon drôlesque par Anna Laura Cantone à travers des personnages loufoques, de gros nez proéminents, des corps filiformes ou carrément bedonnants, des yeux globuleux, tout ceci dans un décors ultra romantique parsemé de papillons roses et de grenouilles qui n’attendent plus qu’à être embrassées….un vrai ravissement pour petits et grands !

Stéphanie C.

De la poésie par Patrick Joquel

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Tenir tête à l’orage

Thomas Vinau

Ed Net B, 2010

De petits instantanés poétiques. Des mots. Nés du silence. Saisis au vol. Suspendus dans la page. Des mots qui parlent « une langue de pluie, une langue de faine, de lichen, de nuage. », et qui apprennent  « la minuscule musique de la lumière. » On est là dans la poésie quotidienne, du quotidien. Celle qui fait feu de tout bois y compris les brindilles et les copeaux. Une question de regard. Le poète ici est un explorateur du minuscule. Thomas Vinau donne sens à l’aventure du jour aussi banale semble-t-elle être. Il tient tête à l’orage avec ses petits moyens du bord et c’est déjà ça ! non ?

Les yeux assis sur la plage

Romain Fustier

Ed de l’Atlantique, 2010

Des textes carrés. Neuf lignes. La mer. La plage. Une femme. Et le poète pour que tout ceci devienne vivant. Aimant. Palpitant de vie. le regard du poète qui donne à voir. Qui donne vie. Qui aime. Et s’étonne.

Une première partie au Languedoc, une seconde bretonne. Des ambiances différentes. Le même amour. L’immensité. La respiration des bleus. Et le désir de l’eau. Celui de nager. Comme au premier matin du monde… Un livre paisible et joyeux.

Sang et broussailles

Jean-Michel Bongiraud

Ed Rafaël de Surtis, 2010 

Le recueil s’ouvre sur une première suite intitulée Voix et sentiers. Ces deux mots traversent les courts poèmes comme des points d’appui pour la voix et les textes. Comme toujours chez Bongiraud c’est très construit mais tout ce travail d’écriture s’efface devant les interrogations qui jalonnent l’ensemble et la voix du poète : « Ma voix est un chuchotement d’atomes »

deuxième partie : Sang et broussailles. Là aussi les deux mots jalonnent l’ensemble. Une suite au ton soutenu, la voix est tendue et s’interroge sur sa présence au monde et sa résistance à tout ce qui assassine Mozart « quel sang attise ma langue pour me convaincre de ne pas abdiquer » j’aime cette résistance et sa détermination.

Troisième élan : Mains et feuillage. Le ton s’apaise. Le questionnement existentiel se resserre autour de l’aventure humaine : je vis, je meurs. « ma main s’imprègne du feuillage et ma vie, du trouble de la mort » tandis que la Terre poursuit sa ronde… le poète tente de sauver quelques traces de sa présence par l’écriture… il se dissout, connaît l’inéluctable mais « que puis-je craindre de la vie »

belle méditation ! très belle !

Patrick Joquel

« De la terre et du ciel » de Gianni Rodari

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De la terre et du ciel

Gianni Rodari, illustration de Silvia Bonani

Traduction de Jacqueline Held et Giulio Sforza

Ed Rue du monde, 2010

J’aime cette poésie. Ludique. Avec un air de pas sérieux du tout mais pourtant loin d’être innocente. Même sans cravate on peut être en prise avec le monde. Mais on peut être bien engagé dans le monde et demeurer joyeux. Jongleur.

Les collages qui accompagnent ces poèmes (comptines et fabulettes) sont bien en phase eux aussi. Bref encore un livre dont on sort en souriant et en se rappelant que les fourmis de dix-huit mètres… pourquoi pas

 Merci à Jacqueline et à Giulio pour leur beau travail de passeurs !

Patrick Joquel