Archives de Tag: mort

« Le soleil sur la colline » de Sandrine Beau

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soleilsurlacollineLe soleil sur la colline

Sandrine Beau, illustrations de Nicolas Gouny

Ed Gargantua

Comme tous les jours Kameo accompagne son très vieux grand-père voir les antilopes se désaltérer. Un jour Kameo demande à son grand-père : « Comment je ferais quand tu ne seras plus là ? » Et son grand-père exlique…

Sandrine Beau, avec le talent d’écriture que nous lui connaissons, livre une belle fable poétique sur la mort. Douceur, tendresse, légèreté comme le vent, c’est le sentiment que le lecteur ressentira, je l’espère.

Nicolas Gouny propose des illustrations très africaines. Couleurs pastels, rondeur des formes, grandeur des éléments naturels. Il dessine des personnages attendrissants, très expressifs.

Un petit bémol sur le format souple et étroit qui enlève l’ampleur des illustrations et la grandeur du texte. Un format album aurait été le bienvenu et aurait mis en valeur les double pages. Petit bémol pour la mention « Petit roman humoristique » sur la 4ème de couv. placée sous les vedettes matières « deuil » et « liens entre générations ». Pas judicieux Monsieur l’éditeur !

Thierry B.

« Ma vie océan » de Mireille Disdero

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vieoceanMa vie océan

Mireille Disdero

 

Ed Seuil

Héloïse se retrouve dans les Alpes, dans une maison d’adolescents. Elle s’enferme, ne parle plus, ne mange pas. Dans les Alpes c’est l’hiver, il neige, il fait froid. Le froid est partout, dehors, dans l’établissement malgré les efforts et les compétences du personnel, dans son corps, dans son coeur. Héloïse est rescapée du Tsunami dans lequel ses parents ont disparu. Elle a survécu au flot de boue, de débris, de détritus, de corps. Aujourd’hui elle survit dans cette maison. Survivre…

Héloïse va apprendre à survivre avec l’abscence de ses parents, apprendre à vivre avec les autres. Ceux qui l’entourent dans cette maison, ceux qui lui apportent de l’aide, de l’amitiés, de l’amour aussi. De plus elle va découvrir sa tante maternelle. C’est le personnage clé du roman, la boué de secours.

Mireille Disdero nous propose un roman poignant. Jamais larmoyante, toujours juste, l’écriture de Mireille est bouleversante. Le lecteur suit le voyage introspectif d’Héloïse au plus près, son très bel exemple de reconstruction. C’est triste, c’est magnifique d’espoir, de bonheur et de vie.

Thierry B.

« Theferless » d’Anne Herbauts

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Theferless

Anne Herbauts

Ed Casterman, 2012.

Je vais essayé de vous présenter le dernier album d’Anne Herbauts, Theferless. L’histoire d’une famille et du temps qui passe. Le temps ou bien « les temps » comme aime à les appeler Anne Herbauts. Tout commence par une double page sans texte, dans la forêt sombre et profonde une maison rouge, un chemin en forme de huit . Le 8 couché comme symbole de l’infini qui pourtant encercle la maison rouge et ses habitants. Arrive le texte seul, sans illustration sur une double page blanche. Il installe la situation, le père, la mère, la vieille, l’enfant (que l’on verra grandir au fil des pages pour signifier encore plus que le temps passe), le chat (Moby Dick avec ses 2 poissons dans le ventre) et la mort. Habitudes, routine, saisons et le temps qui passe lentement rien ne vient à l’encontre du quotidien de cette famille. La mort est présente,  elle attend avec la très vieille. Elle fait partie du quotidien, de la vie. Elle est représentée joyeuse, une fleur sur la tête, sur une double-page sans texte à la manière des peintures d’Amérique Latine.

Un jour, le chat (Moby Dick avec ses 2 poissons dans le ventre) revient de la chasse avec une hirondelle dans sa bouche. L’hirondelle vit encore et la mère-Giron va en prendre soin pendant l’hiver et la sauver.

« Dans le pli de mars, le printemps apparut. L’hirondelle s’éveilla et secoua ses ailes. Je suis Theferless. Je vous remercie infiniment pour vos soins et votre hospitalité »

Avec l’hirondelle c’est l’arrivée de la couleur bleu, bleu du ciel, bleu de la mer, bleu sombre, profond, la couleur de l’entre-deux qui déborde sur la tranche du livre comme une incitation à aller encore plus loin. Tous sont sortis, sauf la mort qui reste sur le seuil, pour assiter au départ de Theferless. Tous sont dehors, sauf la mort, pour profiter du bleu du ciel, des étoiles, de la vie. La dernière double-page illustrée emporte le lecteur vers le bleu, vers le temps, vers les temps, vers la vie, vers la mort.

Si l’adage veut que « L’hirondelle ne fait pas le printemps« ; souhaitons que Theferless, l’hirondelle, d’Anne Herbauts fasse le printemps de la littérature de jeunesse.

Thierry B.