Archives de Tag: mémoire

« Les Mohamed »de Jérôme Ruillier

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Les Mohamed

Jérôme Ruillier

D’après le livre Mémoires d’immigrés de Yamina Benguigui

Editions Sarbacane

Un gros pavé de 285 pages en noir et blanc sur le thème de l’immigration, voilà qui peut faire hésiter même les amateurs de bandes dessinées les plus convaincus. Mais il fait partie de ces lectures indispensables qui changent votre regard sur le monde.

Jérôme Ruillier a su adapter les témoignages recueillis par Yamina Benguigui, voici bientôt 15 ans,  avec intelligence, sensibilité, talent et respect. Son trait rond et enfantin leur donne une existence saisissante et, bientôt happé par ces histoires souvent poignantes, on se retrouve très vite emporté dans ces tranches de vie, témoin tour à tour révolté, admiratif, bouleversé, tout sauf indifférent à ces destins d’hommes, de femmes et d’enfants venus s’installer en France remplis d’espoir.

Alors, n’hésitez pas, plongez-vous dans cette œuvre passionnante ! Une fois dévorée, vous n’aurez plus qu’une envie : la faire découvrir à votre tour.

Marie H.

« Quest-ce qu’on fait dans la vie ? » de Juliette Grégoire

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Qu’est-ce qu’on fait dans la vie ?interessant

Juliette Grégoire, illustrations de Cécile Deglain

Ed L’initiale, 2010.

Juliette Grégoire continue de poser des questions philosophiques, où plutôt fait en sorte que les enfants qui se les posent y trouvent une amorce de réflexion. Que fait-on dans la vie ? Dimitri fait son boulot de petit humain; il apprend pour devenir un humain plein d’idées. Certains sont là pour l’aider : parents, amis, profs, livres et musées. Et plus tard, il pourra transmettre aux autres. Juliette Grégoire nous fait voyager dans ce bus rouge, un voyage dans la vie de Dimitri, le passé, le présent, l’avenir… La vie. Les illustrations en double-pages de Cécile Deglain sont empreintes de nostalgie, elles ont un petit côté suranné : photographies de couleurs sépia, des crayonnés à la pointe bic… Beaucoup de superpositions qui traduisent certainement que la vie c’est aussi l’accumulation d’expériences, de sentiments etc. Le tout renforcé par des couleurs explosives, du bleu, du rouge, de l’orangé et du vert. Un album philosophique sur la transmission de la mémoire, sur la vie. Rappelons que les éditions L’initiale sont à Marseille, c’est un éditeur de région.

Thierry B.

« Le trou » d’Annie Agopian

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Le trouinteressant

Annie Agopian, illustration d’Alfred

Ed Rouergue

Cet album, format à l’italienne, est parrainé par l’association la croix bleue des Arméniens de France. Il aborde le thème de la transmission de la mémoire à travers le drame du génocide arménien. Le titre, Le trou, évoque le trou de mémoire, comment sortir de l’oubli ou plutôt pour que ce drame ne (re)tombe pas dans l’oubli. L’histoire commence à la Mairie, un petit garçon accompagne sa mère pour des papiers d’identité. Ils sont confrontés au passé. De cette situation va naître le dialogue entre cette mère et son fils. De retour à la maison, la mère explique que le grand père est un apatride. Le texte d’Annie Agopian est toujours placé sur la page de droite, en noir sur fond blanc ou en blanc sur fond noir. Il oscille entre humour, sévérité et tristesse. Trois doubles pages, la première noire sur laquelle est mentionnée en blanc : « 24 avril. 1915. 1 500 000 morts. Premier génocide du XXème siècle. ». La deuxième illustre la première façon « Guernica » de Pablo Picasso. La troisième, la vie, l’espoir et la transmission de la mémoire. Les illustrations d’Alfred collent à cet album de manière très efficace. Elles font ressortir les émotions. Les couleurs sombres, ternes renforcent le style direct de l’auteur. Cet album nécessite un accompagnement car le sujet est difficile, il évoque plusieurs  générations imbriquée.

Thierry B.