Lj83 : Bonjour Marjorie, bonjour Ingrid. Vous êtes les « 2 mamans » de cette nouvelle maison d’éditions créée en 2010. Pouvez-vous nous dire comment est née « Les Petits Pas de Ioannis »?
Les Petits Pas de Ioannis : Nous avons toujours été intéressée par les livres jeunesse et Ingrid était auteur (même si à cette époque, elle n’osait rien faire lire !). Nous avons eu à subir un deuil anténatal, celui de notre fils Ioannis. Cet événement nous a fait remettre en question beaucoup de choses, au niveau personnel et professionnel. L’idée a alors germé dans notre esprit : « Si nous éditions des livres que nous aurions aimé faire lire à notre fils ? ». Cela nous permettait en parallèle que cette maison porte son nom, qu’il y ait une trace physique de ce petit être dans les vies du plus grand nombre.
Lj83 : Vous êtes situées à Carcassonne, est-ce un choix ?
PPI : Non, pas du tout. Nous résidions à Carcassonne quand nous avons monté le projet de la maison d’édition. D’ailleurs, si nous avions eu à choisir, cela n’aurait pas été le choix le plus judicieux. La région ne soutient que très peu l’édition comme on nous l’a dit quand nous avons fait diverses démarches. Par contre, nous aimions l’idée d’une maison d’édition en province. Cela correspond à notre état d’esprit.
Lj83 : Professionnellement, rien ne vous prédestinez à l’édition, comment avez-vous fait ?
PPI : Selon beaucoup de personnes que nous avons rencontré, de la folie ! Avec Ingrid, nous avons des caractères et des forces très complémentaires et nous sommes très fusionnelles.
Au début, c’est ma capacité à faire des recherches sur le secteur, à prendre ces informations et à les formaliser en données économiques et en projections financières qui ont permis de nous rendre compte que cela était possible et Ingrid avait ce grain de folie pour nous pousser à aller toujours plus loin dans les démarches.
Quand nous avons été convaincu, alors plus rien ne pouvait nous arrêter !
Lj83 : Vous avez réussi à fédérer autour de vous une « bande » de filles, ont-elles un point commun ?
PPI : On nous croira pas mais nous n’avons rien fait pour que ce soit une bande de filles ! Au premier catalogue quand nous avons fait le point sur les quatre albums que nous souhaitions éditer, on s’est rendu compte qu’il n’y avait que des filles et idem pour les deux suivants. Mais nous ne sommes pas sectaires ! Les hommes arrivent à partir des prochains albums !
Ensuite, pour le fait de fédérer, cela correspond à notre sensibilité et à l’empreinte que nous souhaitons imprimer dans la maison avec nos auteurs.
Le point commun c’est de croire en la maison et en nous ! Elles ont aussi un grain de folie pour nous accompagner dans notre aventure !
Lj83 : Quand on lit la collection « Petite bulle de vie », votre ligne éditoriale apparaît claire. Est-elle unique ou pensez vous l’élargir ?
PPI : Non, elle ne sera pas unique mais restera la principale collection de la maison.
Lj83 : Comment déterminez-vous les thèmes développés dans les ouvrages que vous publiez ?
PPI : Nous ne faisons pas de commande de tapuscrit. Donc, cela dépend des projets que nous recevons. Nous fonctionnons au coup de cœur. Quand on a envie devant un projet, on se jette à l’eau.
Lj83 : Dans les albums, choisissez-vous indépendamment l’auteur et l’illustrateur ?
PPI : Nous n’avons pas de procédure tout dépend du projet et si nous avons ce coup de cœur pour les deux personnes du binôme. Pour le premier catalogue par exemple, nous avions un projet complet, deux projets où nous avons mis en contact l’auteur et l’illustrateur et un autre sur lequel nous avons suivi l’avis de l’auteur.
Lj83 : Vos livres sont-ils entièrement « made in France » ?
PPI : Pour le premier catalogue, l’impression s’est faite en Italie. Mais nous souhaitions depuis le début, imprimer en France. Cela n’a pas pu être fait, nous avons dû faire des concessions sur ce plan car cela était tout de même en Europe. Nous le souhaitions pour des raisons de sécurité de normes. Nous avons continué nos recherches et nous avons trouvé ce partenaire français pour les deux sorties suivantes.
Lj83 : Au bout d’une année d’existence le catalogue « Les Petits Pas de Ioannis » s’étoffe. Rencontrez-vous des difficultés dans la chaîne du livre ?
PPI : Oui, comme tout petit éditeur. Nous avons dû mal à trouver un diffuseur. Nous avons des difficultés d’implantation en librairie pour cette raison et du fait de la sur-production des grandes maisons qui du coup monopolisent les rayonnages des libraires.
Lj83 : Marjorie et Ingrid vous êtes passionnées, vous aimez transmettre votre passion, que souhaitez-vous dans un futur proche ?
PPI : Nous souhaiterions avoir des interventions au sein d’écoles, de médiathèques, de bibliothèques pour partager ce métier fantastique. Nous allons publier deux romans jeunesse début 2012 et nous espérons qu’ils plairont suffisamment aux lecteurs pour que cette nouvelle collection puisse se poursuivre ! Et bien sûr, grandir, être réconnue, sans nous départir du côté familial.
Lj83 : En un mot, les PPI, comment vous définiriez-vous ?
PPI : Des adultes au sein d’un monde d’enfant pour partager des idées et des rêves.
Lj83 : Merci Marjorie et Ingrid. Ce sera un grand plaisir de vous rencontrer, un jour, dans un des salons jeunesse de la région.
PPI : C’est nous qui te remercions. Tu nous soutiens depuis nos premiers pas et nous ne l’oublierons jamais.
Bibliographie :
( Vous accédez aux liens internet en cliquant sur les titres et les noms des auteurs et illustrateurs ! )
La fête des deux mamans d’Ingrid Chabbert et Chadia Loueslati
Le feu transparent de Catherine Leblanc et Pascale Breysse
Les racommodeuses des coeurs déchirés de Catibou et Géraldine Hary
Le Noël vert de Siméon d’Edwige Planchin et Angélique Pelletier
Moi, Einstein gardien de maiZOO d’Anne Loyer et Claire Gaudriot
L’histoire de Louis trente-deux Enfant-Roi de Catibou et Chadia Chaïbi-Loueslati
Thierry B.