Archives de Tag: généalogie

« Les Déchaînés » de Flo Jallier

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Les déchaînés

Flo Jallier

Ed Sarbacane, collection Exprim’, 2011.

Le récit se déroule de 1871 à 2005, il est découpé en 4 parties. 4 morceaux de vie, 4 pans de l’Histoire, 4 histoires, 4 femmes : Amélia, Camille, Louisiane, Marie-Jo. Au fur et à mesure de la progression du récit l’histoire de ces 4 femmes s’imbrique, se recoupe. Le lecteur apprend, comprend et jusqu’à la fin il est tenu en haleine par cette histoire de famille. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, dans ce roman, une histoire de famille. Les générations se succèdent et avec elles l’Histoire du monde, l’histoire des lieux, leur histoire, leur mode de vie et leur époque. Chaque personnage est très bien campé dans son époque et l’auteur le traduit parfaitement par l’utilisation d’un langage différent au cours de l’avancée du roman. Par l’utilisation des modes de correspondances également, du billet papier au message numérique ! Le style d’écriture n’est pas le même en 1871, 1943, 1974 et en 2005.

Les différentes formes d’écritures font la force de ce roman. Flo Jallier joue avec les styles, les modes, elle nous permet de passer d’une époque à l’autre de façon aisée et appaisante. Elle dépeint de manière très vivante et très réaliste toute les époques qu’elle nous fait traverser en 200 pages. Serait-elle nait avant 1871 ? Se cache-t-elle derrière un de ces personnages ? Est-ce un récit autobiographique ? Retranscrit-elle des faits que quelqu’un lui aurait raconté ? Est-ce une pure fiction ? Beaucoup de questions se posent après la lecture, mais qu’importe la réponse à ces questions, ce roman est une mine de pistes à explorer. Des pistes historiques, généalogiques, géographiques, économiques, culturelles etc. Merci Flo Jallier pour ce magnifique roman !

Thierry B.

« Incroyable mais vrai » d’Eva Janikovszky

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Incroyable mais vrai

Eva Janikovszky

Traduit du hongrois par Joëlle Dufeuilly

Illustrations de Laszlo Réber

Editions La Joie de lire

Edition originale publiée en Hongrie en 1965

Moi aussi quand j’étais petit…

Un enfant initie patiemment sa petite sœur à la généalogie. La pauvre, elle est encore trop petite, elle a du mal à comprendre ! Mais il est difficile de croire que papa et maman sont fils et fille de. Plus difficile encore d’imaginer que ses grands-parents ont un jour été des enfants. Heureusement, il existe des photos que l’on peut sortir des tiroirs (et il a le droit, parce qu’il est grand !). Ces vieilles photos en noir et blanc ou sépia témoignent d’un autre temps et se mêlent avec bonheur aux ravissants dessins, naïfs et joyeusement colorés, de Laszlo Réber. Le visuel général repose sur ce décalage et dégage un charme désuet qui suscite la curiosité. Le texte, lui, est très intelligemment construit et la démonstration est d’une totale clarté. Le contenu et la forme, très didactiques, sont allégés par la présence de tous ces petits personnages, qui apportent à l’ensemble dynamisme et gaîté, et le sérieux du propos est compensé par de nombreuses notes humoristiques : « Quand j’était petit, moi non plus je ne savais pas qui était notre parent. En plus, les parents n’arrêtent pas de demander : Alors, tu sais qui je suis ? Et ils sont tout contents si on a la réponse, car ils adorent savoir qui ils sont »

Bientôt cinquante ans et pas une ride ! Un album irremplaçable pour expliquer les liens de parenté, bien sûr, mais aussi la notion du temps qui passe et de souvenirs, sa place dans la chronologie familiale… Et c’est au demeurant un bien joli objet dont l’illustration de couverture, un peu trop sévère, ne révèle pas assez les trésors d’humour et de fantaisie qu’il contient.. Ouvrez-le et vous en serez convaincus !

Marie H.

« Le trou » d’Annie Agopian

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Le trouinteressant

Annie Agopian, illustration d’Alfred

Ed Rouergue

Cet album, format à l’italienne, est parrainé par l’association la croix bleue des Arméniens de France. Il aborde le thème de la transmission de la mémoire à travers le drame du génocide arménien. Le titre, Le trou, évoque le trou de mémoire, comment sortir de l’oubli ou plutôt pour que ce drame ne (re)tombe pas dans l’oubli. L’histoire commence à la Mairie, un petit garçon accompagne sa mère pour des papiers d’identité. Ils sont confrontés au passé. De cette situation va naître le dialogue entre cette mère et son fils. De retour à la maison, la mère explique que le grand père est un apatride. Le texte d’Annie Agopian est toujours placé sur la page de droite, en noir sur fond blanc ou en blanc sur fond noir. Il oscille entre humour, sévérité et tristesse. Trois doubles pages, la première noire sur laquelle est mentionnée en blanc : « 24 avril. 1915. 1 500 000 morts. Premier génocide du XXème siècle. ». La deuxième illustre la première façon « Guernica » de Pablo Picasso. La troisième, la vie, l’espoir et la transmission de la mémoire. Les illustrations d’Alfred collent à cet album de manière très efficace. Elles font ressortir les émotions. Les couleurs sombres, ternes renforcent le style direct de l’auteur. Cet album nécessite un accompagnement car le sujet est difficile, il évoque plusieurs  générations imbriquée.

Thierry B.