Archives de Tag: esclavage

« Coton blues » de Régine Joséphine

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cotonbluesCoton Blues

Régine Joséphine, illustrations d’Oreli Gouel

Ed Bilboquet

Comment reconnaître un album réussi ? Peut-être à ce frisson qui saisit le lecteur au cours de la première lecture. Celle qui découvre. C’est le cas pour moi ici.

Coton est une petite fille. C’est le Maître qui la nomme ainsi. Pas celui de l’école, elle n’y va pas : celui de la plantation de coton.

Encore un livre sur l’esclavage et toutes ces sortes de choses, direz-vous… Et bien oui pour le début de la phrase précédente, non pour la suite. Car ici, l’hymne à la liberté qui va triompher n’économise rien de la réalité, ni du désir d’en sortir. Un équilibre délicat, l’humanité vivante.

Un équilibre aussi subtil entre texte/image. Le conte absorbe le lecteur autant avec les mots qu’avec les non-dits, les images, les couleurs.

Une réussite !

Patrick Joquel

« Alabama blues » de Maryvonne Rippert

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Alabama blues

Maryvonne Rippert, illustration Les soeurs Chevalme

Ed Oskar

Nous retrouvons avec bonheur Maryvonne Rippert pour un nouveau roman musical. En effet après le succès de « Métal mélodie » qui a reçu plus de 9 prix, l’auteur continue d’emporter le lecteur dans le monde de la musique. Et pour que la musique soit présente pendant la lecture il suffit au lecteur de flasher les QR-codes ou de se rendre sur le site du groupe les Chics Types. Maryvonne Rippert présente un ouvrage à réalité augmenté, elle allie avec brio son talent d’auteur, le talent musical des Chics Types et les bienfaits du numérique. Et cela fonctionne à merveille.

L’histoire se déroule à Lyon (une ville familière à Maryvonne), Lou fait la connaissance de Dexter, un noir américain SDF, qui joue du saxophone dans la rue. Le même jour il rencontre les Chics Types et s’apercevra par la suite que la nièce d’un des membres du groupe n’est autre que Lou (eh oui !!! ils ont le même prénom), la peste de la classe ou du moins celle qui le bouscule, celle qui l’attire aussi. Ces rencontres (Dexter, les Chics Types et la belle Lou) vont l’aider à se construire, à trouver son chemin, sa mélodie. Ces rencontres ont un dénominateur commun : la musique !

La musique : ses origines, ses influences, ses adaptations, ses rythmes…et ses musiciens. Maryvonne Rippert nous parle de gens simples, classiques en dehors de tous « Star System », des personnes qui vivent leur musique, la musique. Des personnes, des gars, des Chics Types qui ont trouvé la « blue note » et ça sonne juste !

C’est beau, émouvant, empli d’humilité, debout le roman de Maryvonne dans une main, la musique des Chics Types dans les oreilles, j’applaudis.

Thierry B.

« Les Déchaînés » de Flo Jallier

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Les déchaînés

Flo Jallier

Ed Sarbacane, collection Exprim’, 2011.

Le récit se déroule de 1871 à 2005, il est découpé en 4 parties. 4 morceaux de vie, 4 pans de l’Histoire, 4 histoires, 4 femmes : Amélia, Camille, Louisiane, Marie-Jo. Au fur et à mesure de la progression du récit l’histoire de ces 4 femmes s’imbrique, se recoupe. Le lecteur apprend, comprend et jusqu’à la fin il est tenu en haleine par cette histoire de famille. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, dans ce roman, une histoire de famille. Les générations se succèdent et avec elles l’Histoire du monde, l’histoire des lieux, leur histoire, leur mode de vie et leur époque. Chaque personnage est très bien campé dans son époque et l’auteur le traduit parfaitement par l’utilisation d’un langage différent au cours de l’avancée du roman. Par l’utilisation des modes de correspondances également, du billet papier au message numérique ! Le style d’écriture n’est pas le même en 1871, 1943, 1974 et en 2005.

Les différentes formes d’écritures font la force de ce roman. Flo Jallier joue avec les styles, les modes, elle nous permet de passer d’une époque à l’autre de façon aisée et appaisante. Elle dépeint de manière très vivante et très réaliste toute les époques qu’elle nous fait traverser en 200 pages. Serait-elle nait avant 1871 ? Se cache-t-elle derrière un de ces personnages ? Est-ce un récit autobiographique ? Retranscrit-elle des faits que quelqu’un lui aurait raconté ? Est-ce une pure fiction ? Beaucoup de questions se posent après la lecture, mais qu’importe la réponse à ces questions, ce roman est une mine de pistes à explorer. Des pistes historiques, généalogiques, géographiques, économiques, culturelles etc. Merci Flo Jallier pour ce magnifique roman !

Thierry B.