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« Ecrire des contes…et les détourner ! » de Mireille Pochard

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Mireille Pochard

Mireille Pochard

Ecrire des contes…et les détourner !

Mireille POCHARD

Ed Eyrolles, collection « Les ateliers d’écriture »

Mireille Pochard après des années de travail nous présente son livre édité chez Eyrolles. Mireille est médiatrice lecture jeunesse et formatrice, elle anime des ateliers d’écriture auprès de publics variés. Elle est auteur, dans la même collection, de « Écrire une nouvelle et se faire publier  » paru en 2009 et dont vous pouvez retrouvé la chronique sur Lj83. Mireille que nous cotoyons à tous les comités de lecture (Var et région), nous avait livré de nombreux extraits de son travail. Aujourd’hui c’est un concentré de 200 pages que nous allons pouvoir lire de façon linéaire ou picorer au grès de nos envies et/ou de nos questinos sur le conte.

Voici le communiqué de presse : les contes ont un avenir… à inventer ! Contes merveilleux -« de fées »-, d’avertissement, d’animaux -fables et fabliaux-, mimologiques, étiologiques -« des origines ou « des pourquoi »»-, de randonnée, philosophiques, facétieux, satiriques, de mensonge, licencieux, fantastiques, paraboliques, mythes, épopées, légendes, « petites formes » -chansons traditionnelles, comptines, enfantines, formulettes, virelangues, jeux de cour de récréation, expressions et locutions, proverbes et dictons, devinettes, énigmes et charades, blagues-… Collectés et transcrits depuis l’Antiquité, les genres littéraires issus de l’oralité ont traversé les siècles. Fonds culturel identitaire, revêtant une multitude d’aspects, ils alimentent et stimulent la mémoire et l’imaginaire collectifs.

Mireille POCHARD propose aux auteurs en herbe d’en expérimenter l’écriture et de jouer de leurs détournements, seul ou en groupe -d’écrivants ou « classe »-. 200 propositions d’écriture ludique -orale, rédigée ou illustrée- assorties d’exercices à plusieurs niveaux de difficulté, de réalisations d’ateliers de création tous publics (enfants, adolescents, adultes), de documents (tableau introductif, classification, préambules et annexes, bibliographie et sitographie)… Une somme de techniques, méthodes et pistes -individuelles et collectives- pour exploiter un patrimoine universel, à redécouvrir.

Thierry B.

 

« Souviens-toi de la lune » de Stéphane Servant

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Souviens-toi de la lune

Stéphane Servant

Ed du Rouergue, collection DoAdo

David vit à Carrefour dans un mobil-home avec son père handicapé. Carrefour, un trou paumé des Etats-Unis, où il vit au côté de personnes isolés, dans la détresse morale et financière. Johnson, le chasseur d’alligator, toujours à la recherche de rares touristes à promener dans les derniers méandres du Mississipi. Rosalie la vieille femme, qui a élevé seule sa fille. Cette fille décédée dans un accident de voiture lui a laissé deux petits-fils, Martin et Paul. Paul le meilleur ami de David avec qui il « zone » régulièrement dans leur refuge, le navire, un vieux bateau sur cale. Dans ce coin perdu où les gens tentent de survivre, David s’isole dans son monde. Il fréquente le lycée avec assiduité. Il lit, se rend régulièrement à la bibliothèque et écrit. Des écrits que peu de personnes de son entourage ne connaissent et surtout pas son père. Celui-ci voit d’ailleurs d’un très mauvais œil la réussite scolaire de son fils dans les matières littéraires et ne comprends pas son peu d’appétence pour la mécanique et les autres matières manuelles.

Au lycée deux faits distincts vont créer l’évènement dans la narration. La disparition d’un élève qui semble liée à d’autres disparitions dans la région et l’invitation d’un auteur par la professeure de Lettres de David. Lors de la rencontre avec l’auteur, David, encouragé par Paul, présente à Monsieur Lebreton ses écrits. La réaction de ce dernier est violente et sans appel. L’écriture de David est nulle et il ne sera jamais un grand écrivain. Un rencontre choc, point de rupture du récit dans le roman.

Le roman bascule à partir de cet épisode dans le fantastique. Le personnage de David devient double. Son double lui apparaît sous la forme d’une bête étrange. Cette créature lui parle, agit à sa place, tient sa main qui tient « la plume ». Elle préfigure l’inspiration, les tourments, les peurs de l’auteur. David et « sa bête » arriveront-ils à continuer et finir le roman critiqué négativement par Monsieur Lebreton ? Arriveront-ils à retrouver le camarade disparu ?

Comme dans son roman précédent, Stéphane Servant nous propose des personnages de garçons adolescents révoltés, angoissés et confrontés à la réalité de leur milieu. De nouveau il est question de fuite en avant, le tout, magnifiquement traduit par une écriture très cinématographique.

Thierry B.