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« Les petites reines » de Clémentine Beauvais

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Les petites reines

Clémentine Beauvais

Editions Sarbacane – Collection Exprim’, 2015

Grosses et moches, elles ont remporté les concours de boudin. Elles vont changer votre vie à force de courage et de ténacité. Tonique et réconfortant !

Elles sont grosses. En tous cas, beaucoup trop pour les normes actuelles. Et elles sont moches. Assez pour remporter le Boudin d’or, le Boudin d’argent et le Boudin de bronze sur le Face book créé par un sinistre crétin, « …petit caïd de la bourgeoisie de province, lamentable héritier des générations de machos persuadés qu’il est de leur droit de commenter, évaluer, classer les corps et les visages féminins qui traversent leurs territoires. ». C’est comme ça qu’elles se rencontrent. Mais Mireille, Astrid et Hakima n’ont pas que leurs titres en commun. Elles partagent des blessures, des rêves et des revanches à prendre. Bientôt naît un projet, le projet le plus insensé qui soit : s’inviter à la garden-party organisée par l’Elysée pour le 14 juillet et la gate-crasher. Pourquoi ? Comment ?

Laissez-vous emporter par l’écriture tonique de Clémentine Beauvais, ses réconfortants coups de gueules contre la dictature des apparences, ses bouleversants morceaux d’histoires d’héroïques anonymes et son humour ravageur. Les petites reines parlent de courage, d’entraide et d’amitié, des choses importantes et des plaisirs de la vie, de cuisine aussi, beaucoup. Et de boudin, forcément !

Marie H.

 

« Fanfare » d’Anne Cortey et Julia Wauters

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Anne Cortey, illustrations de Julia Wauters

Ed Sarbacane, 2014

L’histoire commence dans un village tranquille, si tranquille… Des musiciens, sous les traits de volatiles, arrivent, jouent de la musique, le jour, la nuit. Ils dérangent les habitants qui ne comprennent pas, en appellent à l’ordre public voire à l’ordre moral. « Ces choses ne se font pas… » Puis un jour les volatiles saltimbanques et musiciens invitent les habitants à sortir de chez eux, à danser, à se rencontrer, à se parler, le tout sur fond musical. Chacun se retrouve, danse, joue d’un instrument retrouvé et ressorti pour l’occasion. Jusqu’au bout de la nuit…. Au matin les volatiles se préparent au départ, et voilà que les habitants les retiennent. Mais c’est ainsi, ils ne restent pas longtemps au même endroit et peut-être reviendront-ils ?

Un album soutenu par Amnesty internationale qui lutte sans cesse contre toutes les formes de discrimination. « Fanfare » est un album à l’italienne écrit par Anne Cortey et illustré par Julia Wauters. Le format à l’italienne accentue la déambulation de ces volatiles saltimbanques et musiciens.

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Julia Wauters maîtrise la couleur noire. Une couleur profonde qu’elle arrive à atténuer jusqu’au gris le plus clair. Car contrairement aux illustrations de cette publication magnifiquement colorées à l’impression, les originaux sont en noir et blanc. Des originaux que vous pourrez admirer en 2015 lors d’une exposition à la Médiathèque d’agglomération à Draguignan. Nous vous en reparlerons très bientôt.

Thierry B.

« Différents » de Maryvonne Rippert

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Maryvonne Rippert

Ed Jacques André, 2014

Agathe est en seconde, une jeune fille classique qui habite dans une banlieue cossue de Lyon. Elle se trouve banale. Comme beaucoup d’ado elle pense être transparente aux yeux des autres… « inconsistante ». Mais voilà, Will, un bel américain, arrive en milieu d’année scolaire et va changer la donne. A sa grande surprise, Agathe est choisie par cet Apollon pour l’aider à se repérer dans les méandres du lycée. Ce rapprochement a un retentissement sur ses relations avec les autres filles qui l’acceptent dans leur cercle très fermé. Agathe tombe amoureuse, ce n’est pas aussi simple qu’elle l’espérait car Will lui révèle son homosexualité.

Par ailleurs Agathe entretient, depuis sa plus tendre enfance, des relations complices et amicales avec Achille d’Aurère, son voisin octogénaire. Ce dernier est propriétaire d’une très belle demeure du XVIIème siècle avec un immense parc boisé et fleuri dont il prend soin chaque jour. Un jour, Achille accueille son ami, Lazlo, patriarche d’une famille tzigane… le parc de la jolie demeure est envahi par les nombreuses voitures et caravanes. Quels liens peuvent-ils unir Achille et Lazlo ? Cette situation crée des tensions dans le quartier et révèle aux yeux d’Agathe l’intolérance et la cruauté des voisins.

En quelques jours Agathe voit sa vie transformée, les incidents s’enchainent, les révélations se succèdent, l’amour survient… « La carapace de l’enfance se fissure« .

Dans ce roman initiatique, Maryvonne Rippert traite, avec justesse et délicatesse,  le sujet de la différence, de la tolérance et de l’Amitié. Elle nous emmène à réfléchir sur les préjugés et à nous poser la question : comment aurai-je agi à leur place ? En quelques semaines de la vie de cette adolescente, l’auteure aborde une histoire d’amour, d’amitié et un versant peu connu de l’histoire de la déportation.

Ce roman était paru chez Magnard, collection Tipik en 2005. Maryvonne Rippert a récupéré les droits, l’a réécrit, il paraît aujourd’hui chez Jacques André Editeur, une édition de la région lyonnaise.

Cathy B.