Archives de Tag: deuil

« L’homme montagne » de Séverine Gauthier

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hommemontagneL’Homme montagne

Ed Delcourt jeunesse

Scénario : Séverine Gauthier, Dessin : Amélie Fléchais.

Le poids des montagnes qui ont poussé sur le dos du grand-père tout au long de sa vie l’immobilise, le fatigue. L’heure de l’ultime voyage est arrivé…

Afin de retarder ce dernier voyage, l’enfant part à la recherche du vent capable de soulever les montagnes. Lors de ce voyage initiatique, l’enfant fera des rencontres qui vont le grandir à tout jamais.
Aborder la thématique du deuil dans une bande dessinée jeunesse n’est pas chose aisée. Le récit métaphorique de Séverine Gauthier au service du dessin onirique d’Amélie Fléchais font de cet album une réussite. Le thème est traité avec subtilité et poésie sans jamais tomber dans la facilité.

Mention spéciale pour la première de couverture qui est juste sublime.

Flavien.C

« Accompagner le deuil en situation traumatique » d’Hélène Romano

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accompagner le deuil

Accompagner le deuil en situation traumatique, 10 contextes cliniques

Sous la direction d’Hélène Romano

Ed Dunod, collection les ateliers du praticiens, 2015.

Ce livre n’est pas à destination du grand public, il est à l’usage des professionnels du soin, personnels administratifs, judiciaires et responsables institutionnels qui sont confrontés à ces situations dans leur métier de façon régulière ou occasionnelle. Cet ouvrage propose à partir de 10 situations cliniques les repères et les ressources nécessaires pour une meilleure prise en charge des personnes ayant subi un deuil en situation traumatique. Alors pourquoi en parler ici, sur ce blog de littérature jeunesse ?

L’auteure m’a demandé de travailler avec elle une bibliographie de fiction de littérature jeunesse autour du deuil. Vous trouverez cette bibliographie sélective de la page 247 à 254. Les ouvrages sont classés par tranche d’âge : petite enfance, CE1/2, CM1/2, collège, lycéens et+.

Voici donc une bonne raison pour parler de cet ouvrage ici, je vous laisse faire bon usage de cette bibliographie, la compléter, l’enrichir, la conseiller, l’utiliser…

Thierry B.

« Le journal malgré lui de Henry K. Larsen » de Susin Nielsen

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HenrylarsenLe journal malgré lui de Henry K. Larsen

Susin Nielsen

Traduit de l’anglais (Canada) par Valérie Le Plouhinec

Editions Hélium

ISBN : 9782330022495

 La formule « journal » est toujours payante, elle permet de rentrer facilement dans le monde intérieur d’un personnage qui dévoile sans pudeur les moindres secrets de son âme. Et s’ils sont le plus souvent légers, sur le modèle trop souvent imité de Georgia Nicolson, ils peuvent également nous révéler un univers effrayant, comme la Déclaration de Gemma Maley. Genre à part entière, il a également l’inconvénient d’être souvent prévisible. Et puis de temps en temps, un auteur revisite ce genre, vous remue, vous bouleverse et vous offre pourtant de grands éclats de rire au moment le plus inattendu. Il y a Le monde de Charlie, plébiscité Outre-atlantique avant d’être adapté au cinéma avec le succès que l’on sait. Et puis il y a Susin Nielsen et son Henry K. Larsen.

Prescrit par son looser de psychothérapeute, la rédaction de ce journal est sensée aider Henry dans sa nouvelle vie. Il vient en effet d’arriver à Vancouver avec son père en laissant derrière lui une mère en hôpital psychiatrique à la suite d’un drame dont nul ne sait rien. Lourd travail pour ce malheureux psy puisque Henry refuse de dire le moindre mot à propos de CA, opposant le mode robot à la moindre tentative d’approche. Parler mécaniquement lui permet de tenir ses émotions à distance et lui évite de se laisser submerger par ce qu’il appelle ses furies. Mais occulter son passé le contraint à bien des mensonges et ne facilite pas sa construction sociale. Et quand Henry se retrouve réquisitionné par le club « Que le meilleur gagne », il s’agit du plus improbable rassemblement d’adolescents atypiques,  » …le genre d’équipe qui attire les ringards aussi sûrement que la crotte de chien attire les mouches « .  A commencer par Farley, des yeux de hibou derrière des culs de bouteille et des pantalons au plis soigneusement repassés bien remontés sous les bras, Farley bien décidé à faire de Henry son meilleur (et seul) ami. Mais comment être ami avec qui que ce soit quand on ne peut parler à personne de ce qui a fait éclater votre famille ? Il faudra attendre un peu avant de découvrir la nature de ce drame, le CA dévastateur et tabou. Et jusqu’au dénouement pour la révélation de l’Avant-CA ou l’engrenage d’un harcèlement immonde.

Heureusement, la vie de Henry comporte aussi de bien jolis moments, les délicates attentions d’un voisin misanthrope, une passion absolue pour les spectacles de catch et des épisodes d’une totale loufoquerie, comme la lutte contre une infestation de drosophiles à l’aide d’un aspirateur et d’un préservatif. Nous retrouvons également certains des personnages des autres romans de Susin Nielsen,  Dear Georges Clooney  et Moi, Ambrose, roi du scrabble, que je ne saurais trop inciter à lire si ce n’est déjà fait, pour retrouver les formidables qualités romanesques de leur auteur, ses personnages inoubliables et surtout, surtout, son humanité lumineuse.

En bonus, une couverture signée Jérémie Fisher, une des plus belles de cette collection chez Hélium toujours superbement illustrée !

Marie H.