Voici un joli et poétique court métrage qui a eu l’Oscar 2012 du meilleur court métrage d’animation : The Fantastic Flying Books of Mr. Morris Lessmore
Cloé P.
Voici un joli et poétique court métrage qui a eu l’Oscar 2012 du meilleur court métrage d’animation : The Fantastic Flying Books of Mr. Morris Lessmore
Cloé P.
Frédéric Philibert
Ed d’un monde à l’autre, 2011.
Avant de devenir un album, « Mon petit frère de la lune » est un film d’animation écrit par Frédéric Philibert et sa compagne Anne Dupoizat, avec la précieuse collaboration de leurs enfants Coline et Noé. il a été réalisé dans le but d’expliquer l’autisme de façon simple, avec des anecdotes de la vie réelle. Coline a prêté sa voix pour la bande son. sa sincérité et sa spontanéité contribuent à rendre ce film très touchant. Réalisé en 2007, « Mon petit frère de la lune » a été présenté dans de nombreux festivals et a reçu de nombreux prix. L’auteur avait toujours imaginé qu’il puisse un jour devenir un livre.
L’album, de format à l’italienne, est à l’image du film d’animation sobre, efficace, bien construit et poétique. Le jeune lecteur découvre au fil des pages, les anecdotes de ce petit frère « pas comme les autres » par la voix de sa grande soeur, la narratrice. les illustrations, en noir et blanc, sont en parfaite symbiose avec le texte. Le petit frère est dans un halo de lumière blanche (comme la lune) dont il ne sort jamais. il accepte quelques rares incursions dans son monde, en particulier sa soeur, quand elle joue avec lui. Les autres personnages sont dessinés, sous forme de silhouettes, au trait blanc toujours sur ce même fond noir. Leurs contours au trait clair accentuent leurs places dans l’esprit du petit frère. Frédéric Philibert a réussit à transposer son film d’animation dans un album réussit.
Quelques bémols, pour l’éditeur : les illustrations auraient méritées un format plus grand et une couverture rigide. Cela aurait donné une véritable ampleur à l’objet livre. Le quizz en fin d’ouvrage insite trop sur le côté pédagogique. Il n’apporte rien de plus à la fiction et va même à l’encontre des anecdotes de la narration qui suggèrent de manière fine et efficace sans appuyer sur les explications. Le plus : en fin d’ouvrage des explications sur l’autisme, une sitographie et une bibliographie sélective de fictions sur l’autisme de différents auteurs et éditeurs de littérature de jeunesse.
Thierry B.
Les films du Whippet proposent ici 3 courts métrages d’animation iraniens destinés à un très jeune public.
Si les histoires abordent toutes des sujets valorisant les vertus de courage et d’entraide, les techniques utilisées sont très différentes et très abouties, chacune dans leur style.
Rentrons chez nous, dessin animé classique de 12mn réalisé par Behzad Farahat en 2005, est un petit bijou de tendresse au graphisme épuré.
Une fratrie de tout jeunes hérissons s’éloigne trop de son nid et s’égare dans la forêt, envahie par un épais brouillard. L’un d’eux, plus téméraire mais surtout plus attentif aux signes de la nature, leur permettra de se sortir de cette situation périlleuse.
L’histoire, minimaliste, est merveilleusement servie par un dessin virtuose dans son dépouillement, quelques traits de crayon noir et quelques touches de couleurs. La facture évoque la grande tradition des estampes japonaises et suggère avec beaucoup de finesse l’atmosphère de la forêt. Le travail d’animation est remarquable, les petites bêtes bougent avec fluidité et drôlerie, leurs mimiques sont émouvantes, loin de tous les stéréotypes par trop présents dans la production courante. Sans parole, le travail du son est également de très grande qualité. En privilégiant les bruits de la nature, il stimule l’écoute de jeunes spectateurs bien trop souvent assommés de musiques inutilement agressives.
Compagnon, film d’animation de 15mn réalisé par Ali Asgharzadeh en 1990, utilise la technique de la pâte à modeler.
Dans un désert brûlé par le soleil, deux personnages grossièrement ébauchés cherchent à se protéger des éléments. Mais, tandis que l’un s’efforce de construire, l’autre profite de son travail avant de tenter de rivaliser avec lui. Ils finiront par comprendre que l’entraide est plus productive en réalisant, ensemble, une maison de rêve.
Le réalisateur dit s’être inspiré de mythes iraniens qui évoquent la création du monde et la construction méthodique de la maison, après de nombreux essais infructueux, explore le thème des besoins primordiaux de l’homme : se protéger du soleil, du vent et de la pluie. Un dernier plan post générique nous permet de découvrir la table de tournage, avec son décor et ses figurines d’une vingtaine de centimètres.
Bahador, film d’animation de marionnettes de 27mn réalisé par Abdollah Alimorad en 2001, est une véritable fable politique sur l’asservissement et la nécessaire conquête de liberté.
Un peuple de souris est affamé par un roi insatiable qui pille leurs récoltes, par l’entremise d’un intendant cruel et sous la menace d’un terrible chat emprisonné dans ses cachots. Bahador, jeune souriceau intrépide et généreux, (son nom signifie courageux en persan), va pousser les opprimés à la révolte.
Le scénario est efficace et certains moments, comme la découverte du chat momifié ou l’attaque des scorpions, sont réellement effrayants. Les personnages sont très manichéens mais habilement caractérisés, avec un beau travail sur les costumes, et l’on suit avec intérêt les aventures du sympathique petit héros. A noter une séquence musicale particulièrement réussie, concert de remerciement qu’offrent les mendiants à Bahador, avec des chants en langue farsi (qui permettent par ailleurs de mesurer à quel point le doublage des dialogues est médiocre, dans un registre de voix caricaturales, seul regret notable concernant ce film).
Ces trois courts métrages ont été produits par les studios de Kanoon, qui nous avait déjà permis de découvrir « Contes de la mère poule » et « Contes persans ».
Marie H.