« La seule façon de te parler » de Cathy Ytak

La seule façon de te parler

Cathy Ytak

Ed Nathan, 2015.

Nine est une collégienne redoublante de 5ème. Tous les matins elle se lève avec la boule au ventre. Phobie scolaire, harcèlement, etc.. Voilà les mots qui viennent à l’esprit à la lecture des premières lignes. Nine a un mal être, elle se cherche et surtout trouve le collège ennuyeux : son atmosphère, l’environnement, le déroulement des cours, la façon dont les profs abordent les matières, les programmes etc…

Bref, le collège ne lui convient pas. Jusqu’au jour où le surveillant, le pion, change. Ulysse, le beau jeune homme à la couleur de peau noire et au sourire éclatant et qui de plus demande aux élèves de le tutoyer, la bouleverse. Elle est amoureuse. Voilà un nouvel objectif pour aller au collège, tous les matins. La boule au ventre est moins douloureuse avec Ulysse.

Ce collège est pilote dans l’enseignement des sourds et malentendants et dans la pratique de la langue des signes (LSF). Quand on est un adolescent, une adolescente comme Nine, on n’a d’autres préoccupations. Excepté quand un évènement vous y pousse. Ulysse a un accident de moto, Nine découvre qu’Ulysse a un frère, aussi beau que lui. Elle veut le questionner mais voilà : elle découvre que Noah est sourd !!!

Nine découvre la LSF, s’inscrit au cours donné par le collège, rentre en contact avec Noah, ses amis. Elle a un grand intérêt pour cette langue, son histoire et les personnes malentendantes. Elle découvre un autre monde, des collégiens de son âge, dans son collège. Un monde qu’elle ne soupçonnait pas !

Merci Cathy Ytak pour ce beau texte, dans lequel les paroles ne sont jamais complaisantes, toujours justes, drôles, sincères et bouleversantes. Ce récit permet au jeune lecteur de découvrir la langue des signes, de façon très technique et scientifique (on reconnaît la rigueur de traductrice de l’auteure). A lire absolument

Thierry B.

« L’amour ? C’est mathématique ! » de Davide Cali

L’amour ? C’est mathématique !

Davide Cali

Editions Sarbacane

9782848656120

Paul est confronté à un grave problème : lui qui  n’est jamais sorti avec une fille est amoureux tout à la fois de Pauline, Julie et Melissa. Comment faire le bon choix, sachant que la peur de se faire jeter le tétanise ?

La solution se trouve dans le calcul rationnel des probabilités ! En multipliant ses demandes, il multiplie ses chances d’en voir accepter au moins une. Simple et évident, du moins, sur le papier. Mais passer à l’action met en jeu des sentiments complexes. Et les conseils de ses trois meilleurs amis, eux, ne facilitent pas vraiment la prise de décision.

Drôle et léger (enfin, pas si léger que ça puisqu’il s’agit d’amour, et pas n’importe lequel, le premier !), ce très court texte s’adresse aux jeunes apprentis des relations amoureuses. Les dialogues sont remplis d’humour sans pour autant occulter l’importance de ces premières tentatives, vécues du coté masculin. La stratégie de Paul nous offre, par la même occasion, une savoureuse leçon de mathématiques et la démonstration éclatante que les sentiments ne se laissent pas réduire à la logique des chiffres.

Marie H.

« L’étendart collégien est levé » de Gwladys Constant

L’étendard collégien est levé

 Gwladys Constant

 Editions Oskar – Collection Court Métrage

 ISBN : 9791021400917

 Où la vie du collégien est décortiquée avec une pertinence et un humour décapants, en 10 leçons et à l’usage exclusif des parents (Chers parents, c’est à vous que je dédie ces lignes…). Parents qui, comme ont pu le constater tous les adolescents du monde, sont décidément inconscients de ce que leurs enfants doivent endurer dans cet univers sans pitié.

Ces 10 leçons parfaitement argumentées démontent méthodiquement nombre d’idées reçues selon lesquelles l’adolescence serait une période nonchalante et légère. Juliette, auteur de ce manifeste collégien, liste par exemple les exigences de chacun de ses dix enseignants (souvenirs souvenirs!). Et provoque chez nous, parents, un léger malaise quand, après avoir décrit la cavalcade ordinaire d’une de ses journées, elle s’adresse à nous : »  Alors, messieurs les papas et mesdames les mamans, il me semble, au terme de cette prestation pour le moins exceptionnelle, que nous pouvons rire bêtement quelques minutes par jour pour alléger un tantinet la pression et vous donner, peut-être, l’illusion satisfaisante que votre intelligence est supérieure à la nôtre.« 

Un petit bijou d’humour et de légèreté qui en dit pourtant bien plus sur la condition collégienne, et, plus généralement adolescente, que bien des fictions démonstratives. Gwladys Constant séduira sans aucun doute jeunes et moins jeunes par son ton résolument positif et une écriture aussi énergique que soignée. J’ai personnellement hâte de découvrir ses prochains écrits !

Marie H.