« Tir à la corde » de John Burningham

Tir à la corde

John Burningham

Ed Kaleïdoscope

Découverte ou redécouverte du talent de John Burningham grâce aux éditions Kaleïdoscope. Eléphant et Hippopotame s’ennuient et taquinent Lièvre. Ce dernier va les abuser par la ruse du Tir à la corde. Il leur dit qu’à ce jeu là il est le plus fort. Il donne une extrémité de la corde à Hippopotame, s’enfonce dans la forêt, donne l’autre extrémité à Eléphant, s’enfonce de nouveau dans la forêt. A cet instant il tire sur la corde, les deux autres pensant que Lièvre était à l’autre bout tirent de toutes leurs forces pendant des heures, des jours et des nuits. S’apercevront-ils de la ruse de Lièvre ?

Cet album laisse apparaître des double-pages sublimes avec une utilisation de vert profond, de rouge crépusculaire, de gris lunaire et de noir charbonneux. Un crayonné magique, des contours très légers qui laissent toute la place au volume.

Cet album de 1968 garde sa fraîcheur, sa  jeunesse et rend hommage aux contes et conteurs d’Afrique. Merci Monsieur Burningham.

Thierry B.

« Kimati et la montagne aux esprits » de Christelle Huet-Gomez et Emilie Dedieu

Kimati et la montagne aux esprits

Christelle Huet-Gomez, illustrations d’Emilie Dedieu

Ed des Samsara

Christelle Huet-Gomez écrit un conte initiatique, aux accents africains sur un schéma classique du conte. Un héros, trois épreuves, des personnages (ici des animaux) qui apportent leur aide et cela fonctionne correctement. Le point de départ est la mort de l’ancêtre, illustre musicien de la tribu. Le sorcier demande aux hommes de la tribu de partir chez les esprits en quête des instruments de musique disparus et ces derniers refusent. Seul Kimati, le petit-fils accepte l’épreuve et part seul dans la forêt.

Les illustrations sont colorées, une attention particulière est apportée aux détails des tissus chatoyants des membres de la tribu. Un petit bémol pour la forme des yeux des personnages, une très belle double page noire et bleue en parfait accord avec l’ambiance du texte à cet instant.

Un format souple de belle facture aux pages-de-garde en parfaite symétrie.

Thierry B.

« Akissi » de Marguerite Abouet

Akissi T.01 : Attaque de chats

Akissi T.02 : Super –héros en plâtre

Scénario de Marguerite Abouet, dessins de Mathieu Sapin

Editions Galimard

Petite ivoirienne à la tête hérissée de tresses aux perles multicolores, Akissi nous fait découvrir sa vie en petits épisodes de 6 pages. Signée Marguerite Abouet, ivoirienne d’origine, cette chronique à hauteur d’enfant livre un tableau sympathique et chaleureux de la société africaine. Mais si l’on retrouve avec plaisir l’atmosphère qui a fait le succès d’Aya de Yopougon – excellente série pour adulte parue dans la collection Bayou chez Gallimard et justement récompensée au Festival d’Angoulême – la formule gag suivant laquelle fonctionnent ces albums destinés à un public enfantin parait plus artificielle. Les chutes sont souvent poussives et nuisent à l’humour qui semblait aller de soi dans Aya. De même, les dessins de Mathieu Sapin, bien qu’inspirés de l’univers graphique créé par Clément Oubrarie, sont loin de distiller le même charme. Mais le décor est bien planté, et la palette joyeusement colorée autant que l’expressivité caricaturale des personnages séduiront sûrement le public visé, d’autant que des bonus, comme dans la série-mère, offrent des recettes exotiques et un lexique des expressions les plus imagées. Pour apprendre aux 6-10 ans à réaliser des bijoux à croquer,  faire gâte-gâte ou éviter de se faire chicoter, et leur faire découvrir une Afrique en images, tonique,  joyeuse et loin de tous les clichés.

Marie H.