Archives de Tag: Adaptation littéraire

« Piège sur Zarkass » de Yann et Didier Cassegrain

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piegesurzarkass1piege_sur_zarkass_02Piège sur Zarkass

Tome 01 : Une chenille pour deux

ISBN : 9782359103694

Tome 02 : New Pondichery mon amour

ISBN :9782359104592

Scénario de Yann

Dessins et couleurs de Didier Cassegrain

Editions Ankama

2013 a vu les éditions Ankama se lancer dans une grande et belle entreprise : l’adaptation des plus grands romans de Stefan Wul en bandes dessinées, remettant ainsi à l’honneur un des plus grands noms de la science fiction française. J’ai déjà dit tout le bien que je pensais de l’adaptation de Niourk – deux tomes existants, un à paraître – . Piège sur Zarkass est tout aussi réussi !

Les aventures haletantes de Louis et Marcel, deux agents (femmes !) aussi dissemblables que possible, suffiraient déjà à elles-mêmes. Envoyées en reconnaissance sur la planète Zarkass pour identifier de mystérieux vaisseaux aliens détruisant l’équilibre entre les espèces d’origine et les colons terriens, celles-ci se heurtent à bien des phénomènes inattendus et leur mission secrète semble vite condamnée à l’échec.

Mais ce sont les intrigues politiques esquissées au fil des évènements, la structure sociale de la population indigène, leur symbiose avec leurs chenilles-lions, les particularités de la faune et de la flore de cette étrange planète qui font de la lecture de ces albums une découverte exotique et passionnante. L’humour tonique des trouvailles langagières qui ponctuent les dialogues raviront les fans du monde de Troy sans pour autant nuire à la cohérence du l’univers crée par Wul. Didier Cassegrain, quant à lui, lui apporte de bien belles images : les chenilles-lions et les Zarkassiens doivent bien sûr beaucoup à Loisel mais l’inventivité de ses créations ne cessent de nous ravir.

Une incontestable réussite de cette collection qui mérite par ailleurs toute notre attention.

Marie H.

« Les univers de Stefan Wul » une nouvelle collection chez Ankama Editions

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universstefanwulLes univers de Stefan Wul

une nouvelle collection chez Ankama Editions

Ankama a décidé de mettre à l’honneur l’Age d’or de la science-fiction française en la personne de Stefan Wul, dans une collection de grands et beaux albums au look rétro. 4 adaptations en cours, de grands noms de la bande dessinée et, nous le leur souhaitons, un grand et beau succès.

niourkNiourk: 01 L’enfant noir

Scénario, dessin et couleurs d’Olivier Vatine

Une tribu primitive qui survit difficilement sur une terre desséchée, un enfant noir isolé à sa marge, frappé de malédiction, un vieux sorcier qui disparaît dans la montagne des Dieux…

C’est Niourk, le roman phare de Stefan Wul. Son écriture est si visuelle que chacun a pu se fabriquer ses propres images et tous les amateurs de science-fiction attendaient cet album avec autant de craintes que d’impatience. Autant le dire tout de suite, le pari est largement gagné: une mise en page claire, nette et soignée, un trait personnel et expressif, de beaux plans larges qui vous emportent dans ces paysages désolés, une belle qualité d’atmosphère, aussi, grâce à un excellent travail sur la couleur. Et comme Olivier Vatine en est seul responsable, cela fait de lui un auteur complet et accompli.

Une fois toutes ces qualités reconnues, quelques réserves toutefois: la quatrième de couverture dévoile très grossièrement une grande partie l’intrigue et je regrette infiniment le choix plus que discutable d’un prologue (destiné à en faciliter encore la compréhension?) plaçant ouvertement la fiction dans un avenir post-catastrophe. Une des grandes forces du roman de Wul résidait dans la révélation progressive de cette réalité, à travers les yeux d’un enfant sauvage, ignorant tout du passé de l’humanité. Le récit perd là en finesse et se prive d’un effet de surprise qui servait admirablement le propos, soit une dénonciation des dangers de l’énergie nucléaire.

Malgré cette restriction (qu’il faut me pardonner, Niourk est l’un des romans les plus marquants de mon adolescence), cette adaptation est une vraie réussite dont on attend avec impatience la deuxième partie.

omsOms en série: 01 Terr, sauvage

Scénario de Jean-David Morvan

Dessin et couleur de Mike Hawthorne

Terr est l’abréviation de Terrible, nom que la jeune Tiwa a donné au petit animal de compagnie que lui a offert son père. Les Oms sont les animaux préférés des Draags et Tiwa s’occupe bien du sien. Mais Terr manifeste des aptitudes insoupçonnées, apprenant secrètement à parler et s’appropriant le savoir draag. En découvrant l’histoire et la géographie du monde qui l’entoure, il apprend que sa race vient d’une autre planète et qu’elle y était autrefois beaucoup plus puissante. Quand les parents de Tiwa décèlent ses surprenantes facultés d’apprentissage, Terr leur échappe. Sa fuite lui permet de rencontrer des Oms libres qu’il va pousser à la guerre contre les Draags.

Autre roman mythique de Stefan Wul, Oms en série avait fait l’objet d’une remarquable adaptation en dessin animé, La planète sauvage, signée Laloux-Topor et devenue depuis un classique du genre.

Le dessin de Mike Hawthorne, avec ses ses décors psychédéliques et ses couleurs acidulées, apporte ici une tonalité très seventies. Un découpage serré et dense privilégie manifestement l’action et on se laisse volontiers emporter dans une histoire qui, néanmoins, manque un peu d’émotion.

Marie H.

« Les enfants du capitaine Grant » par Alexis Nesme

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enfantscaptenfantscapt2Les enfants du capitaine Grant

De Jules Verne

Adapté et dessiné par Alexis Nesme

Editions Delcourt – Collection Ex-libris

Véritable collection de référence, remarquable par le choix et la qualité constante de ses adaptations littéraires en bande dessinée, Ex-Libris nous offre ici un de ses meilleurs titres (deux volumes sortis sur la trilogie prévue).enfantscaptHetzel

Je ne suis pas en capacité de juger l’adaptation du récit littéral (j’avoue ne pas avoir lu l’intégralité des Voyages extraordinaires…), mais l’esprit d’aventure et de découverte, comme le rythme trépidant des péripéties, sont bien fidèles à l’esprit des romans de Jules Verne. La maquette de la couverture rappelle d’ailleurs très explicitement celles des éditions Hetzel.

Pour son aspect visuel, le découpage en de nombreuses cases de petites tailles, la profusion de détails de chaque vignette et la densité des dialogues, nécessitant de larges blocs de texte, donnent un aspect touffu à l’ensemble qui pourra décourager les lecteurs paresseux. Ceux qui se lanceront seront récompensés par l’exceptionnelle beauté du graphisme. La finesse et la précision de chaque détail en font un travail d’orfèvre. Les intérieurs sont traités avec une grande exigence documentaire et le travail de la couleur (couleur directe, s’il vous plait !), avec une palette riche et généreuse, installe les atmosphères avec efficacité, les paysages rappelant souvent la peinture de Caspar David Friedrich (magnifique tempête en mer et superbe ciel d’orage entre autres !). Le parti pris d’une représentation animale pour les personnages peut surprendre mais s’impose au fil des pages pour devenir une évidence : Lord et Lady Glenarvan sont bien des tigres majestueux et Paganel, une grenouille érudite et distraite.

A propos des problématiques de l’adaptation, écouter l’entretien avec Alexis Nesme au festival d’Angoulême 2010 après la sortie du premier tome :

et l’interview qu’il a accordée à Planète BD à l’occasion de la sortie de 2ème tome , en attendant avec impatience la sortie du troisième et dernier volume…

Marie H.