La porte de la salle de bain
Ed Talents hauts, 2015.
Sandrine Beau aborde dans son dernier roman des thèmes de la préadolescence et de l’adolescence avec beaucoup de sensibilité, sans fausse pudeur, sans prescription. En effet, la puberté, l’intimité et la pédophilie sont le fil rouge de « La porte de la salle de bain« .
Mia et son frère vivent avec leur mère et Lloyd, son compagnon. Mia scrute son corps qui se transforme jour après jour. Avec ses changements, dus à la puberté, elle ressent le besoin d’une plus grande intimité (encore plus dans la salle de bain). Et voilà qu’en l’absence de sa mère pour des raisons professionnelles, l’attitude de Lloyd l’embarrasse, la trouble, la gêne, la perturbe. Ce dernier à des comportements inadaptés et outrageux vis à vis d’elle. Mia a peur, a honte, n’ose en parler à ses amies, ses profs, la CPE, sa grand-mère. Il faudra une situation extrême pour qu’elle se livre à sa grand-mère pour un dénouement « heureux ».
Sandrine Beau a su avec beaucoup de subtilité, sans détour et sans complaisance abordé ces sujets délicats et dévastateurs pour ceux et celles qui les subissent. Elle capte avec précision les faits et gestes de cette adolescente en souffrance, mais également les réactions de l’entourage qui ne se rend compte de rien. Le tout dans une véritable fiction bien écrite, rondement menée sans tomber dans le livre « médicament »: bravo.
Un roman nécessaire à mettre entre toutes les mains de toutes les filles, de tous les garçons dès 10-11 ans et de leurs parents.
Thierry B.