« Là où je vais » de Fred Paronuzzi

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làoùjevaisLà où je vais

Fred Paronuzzi

Ed Thierry Magnier

11h10 – 11h59, c’est le temps du roman. Soit 3300 secondes durant lesquelles 4 adoslescents vont découvrir, en partie, leur chemin. Léa, Ilyes, Clément et Océane sont dans le même Lycée. Ils se voient, se croisent mais ne se regardent pas. Léa est amoureuse, ne sait comment faire pour que son attirance envers Julie se concrétise. Elle va pouvoir en quelques secondes, saisir l’opportunité. Ilyes fait du théâtre, il aime ça. Le théâtre lui a permis de découvrir, d’aimer la langue française. Lui, l’ex primo-arrivant, qui ne savait et comprenait aucun mot de français à son arrivée sur le territoire. Clément est seul, encore plus depuis le décés de sa soeur. Il survit, n’arrive pas à faire face. Il cherche une orientation et enchaîne les rendez-vous chez le principal, la CPE, la conseillère d’orientation. Océane demande un entretien, en urgence avec la CPE. Elle va lui révéler un terrible fait dont elle a été la victime.

Fred Paronuzzi nous présente 4 récits croisés de 4 adolescents, en 3300 secondes. Le récit est bref, l’écriture concise et ciselée, le ton grave et juste. Après « Un cargo pour Berlin » et « Mon père est américain » Fred Paronuzzi affûte son style et réussi la performance de concentrer en 3300 secondes une belle littérature. Vous pouvez lire les propos de Fred Paronuzzi ici.

Thierry B.

Autre analyse

Eclats d’adolescence, petits morceaux de vies. Deux garçons, deux filles, dont le parcours, en pas tout à fait une heure, va s’infléchir. Et ce qui est remarquable dans ce très court récit, c’est qu’il est formidablement optimiste, témoignant d’une foi absolue dans le pouvoir de la parole. Ilyes a déjà découvert sa force, c’est par le théâtre qu’il a enfin eu le sentiment de gagner sa place dans son pays d’accueil, en s’appropriant sa langue, en la célébrant, à chaque répétition. Léa, elle, trouve le courage de dire son amour à Julie et, grâce à cet aveu, verra ses rêves les plus enflammés se réaliser. Et si pour Océane et Clément, les situations sont plus difficiles à résoudre, la parole sera, là encore, infiniment précieuse.

Une mention spéciale pour l’illustration de couverture signée Laurent Moreau avec ses quatre personnages qui se détachent sur fond noir dans une belle harmonie de bleu et de rouge.

Marie H.

  1. Merci Thierry et Marie pour cette lecture au plus près du livre. Très touché par vos mots.