En attendant que le vent tourne
Blaise et Robin Guinin
Ed Casterman, 2011
C’est l’été. Pierrot passe ses vacances avec ses parents dans le village de sa grand-mère. Il s’y est fait deux copains, Xavier et Florentin, avec qui il passe ses journées. Un jour, ils décident de construire une cabane sur leur vieux chêne et vont se servir dans une décharge sauvage. Xavier étant parti une semaine chez son père, Pierrot et Florentin finissent la construction pendant son absence, pensant lui faire une bonne surprise à son retour. Mais lorsque Xavier revient et voit que ses copains ne l’ont pas attendu pour la finir, il entre dans une telle colère qu’il casse tout, mais ne leur dit rien lorsque ceux-ci découvrent les dégats.
Arrivent deux jumeaux odieux, mais bien plus forts qu’eux, accompagnés d’une fille, Lucie, qui viennent prendre de force leur matériel et les laissent croire qu’ils sont les auteurs du désastre. Xavier -bien content d’avoir trouvé des coupables à sa place-, Pierrot et Florentin tentent en vain de se défendre, mais les autres sont bien trop forts.
Après cette cuisante humiliation, les trois copains sentent grandir en eux un profond désir de vengeance, dont lucie, forcément plus vulnérable que les jumeaux, fera d’abord les frais, malgré l’amour que Xavier commence à ressentir pour elle.
Malentendus et incompréhensions réciproques, ajoutés à la volonté des uns et des autres de ne pas montrer leurs véritables sentiments, entraîneront les personnages vers toujours plus de violence,… jusqu’à quand même l’incendie de la forêt toute proche.
Sous des aspects simplistes de banale histoire de gosses, qui n’est finalement qu’un prétexte, cette BD propose une exploration des relations humaines, en montrant surtout à quel point le comportement des uns peut être conditionné par celui des autres. Le propos s’appuie sur un dessin au trait pourtant assez naïf, mais qui rend bien compte des sentiments contradictoires des personnages, qui les font agir chaque fois en réaction de l’autre, et non comme ils le voudraient en réalité. Ce qui provoque, tout au long de l’histoire, des événements en chaîne qui finissent par les dépasser. Et même la fin du livre donne l’impression que ce n’est jamais fini…
Judith O.