« Un cargo pour Berlin » de Fred Paronuzzi

Par défaut

Un cargo pour Berlin

Fred Paronuzzi

Ed Thierry Magnier

Youness, est le narrateur de ce roman à 2 voix. La sienne et celle de Nour. Seulement Nour et Youness ne sont qu’une seule et même personne. Nour est une jeune fille brillante à l’école. Ces parents veulent qu’elle travaille. L’enseignante, Madame Bouraoui et son mari propose qu’elle travaille à leur service. Ainsi Nour pourra partager son temps entre les corvées de la maison Bouraoui et les études. Nour tombe amoureuse de Idriss, le neveu Bouraoui. Leur relation est mise à jour par la gouvernante de la maison et le destin de Nour bascule. La famille Bouraoui informe celle de Nour. Son père, aidé par un cousin, décide de la marier de force à un veuf vivant dans un village reculé. Nour, jeune fille émancipée et intelligente, décide de s’enfuir. Elle se coupe les cheveux, négocie avec Tariq des vêtements de garçon, elle devient Youness. Youness et Tariq veulent passer en Europe pour rejoindre Berlin.

Pendant leur périple Youness (Nour) et Tariq feront de nombreuses rencontres ; des mauvaises et des bonnes comme sur tous les chemins et les routes, comme dans toutes les vies. A Tanger, il y a Ahmed et Madame El Fathi. Ahmed est déjà passé, une fois quand il était mineur. A sa majorité il s’est fait expulsé et le voilà de retour. Il est Harraga News, celui qui sait tout et divulgue les infos aux autres Harragas (ceux qui veulent passer, les brûleurs). Il prendra sous sa protection Youness (dont il a découvert le secret) et Tariq. Mais Nour a un autre secret, elle est enceinte. C’est Mme El Fathi qui la protégera à son tour comme une mère. Une mère qui manque douloureusement à Nour, une mère que Mme El Fathi n’est plus car son fils est mort pendant la traversée.

Fred Paronuzzi écrit un roman court et dense. Avec les mots il décrit admirablement bien l’atmosphère et l’ambiance qui règnent dans son roman. Avec les silences il fait le reste, il peint les non-dits, les ressentiments. Il parait qu’il est coutumier des silences dans ces précédents romans. Des silences qui participent à l’ambiance de ce magnifique roman dans lequel les thèmes se bousculent, s’entrechoquent et se mêlent. L’honneur, la place de la femme, l’amour maternel, l’amour, la sexualité….. Bravo et merci Fred Paronuzzi.

Thierry B.

Une réponse

  1. Bonjour
    Très heureux que vous ayez apprécié « mon Cargo »… très touché par la justesse et la pertinence de votre commentaire.
    bien amicalement
    fred p